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La Confédération de la construction en terre crue a pour mission de promouvoir l’utilisation de la terre crue dans les transformations et les constructions de bâtiments. Ses premiers travaux de recherche mettent en lumière les freins ou les obstacles au développement de cette pratique qu’ils soient réglementaires, normatifs ou encore relatifs au niveau de compétences des acteurs du secteur.

La norme XP-13-901et ses limites

La norme sur les briques de terre crue XP 13-901 récemment révisée et actuellement en vigueur depuis début 2022 n’aide pas au développement des techniques de terre crue.
En effet, elle permet d’appeler brique de terre crue, toute brique du moment qu’elle contient de l’argile et moins de 10% de ciment.
Or une brique de terre crue contenant du ciment n’est pas réversible et aura donc un impact environnemental plus important.

Cette confusion apportée par la norme a deux effets qui vont à l’encontre de la diminution de l’impact environnemental du secteur du bâtiment :

La norme XP 13-901 permet d’appeler brique de Terre crue, toute brique du moment qu’elle contient de l’argile et moins de 10% de ciment.
Il est donc possible de produire une brique de béton de sol sableux contenant de l’argile, non lavée, mélangée à du ciment jusqu’à 10 % de sa masse, et de l’appeler «brique de terre crue». Cette « brique » sera parmi les plus résistantes à la compression, au gel, à l’abrasion, et à l’eau. Elle sera donc très vite un produit de référence. Sur l’ensemble des critères, cette brique de ciment obtiendra les meilleurs résultats. Un fabricant d’agglomérés de ciment qui ne veut plus gérer les fractions fines issues du lavage de son sable, pourra facilement arrêter le lavage et dénommer ses produits « briques de terre crue» en lieu et place de «agglomérés creux de béton». Il économisera les frais liés au lavage du produit floculant, de l’eau, de l’énergie ainsi que l’espace de stockage des boues, et la gestion finale de ces boues. Ce type de brique ne peut pas être appelée brique de terre crue parce qu’elle n’est pas réversible et que son liant principal n’est pas de l’argile.
Autrement dit, le principal de la force de cohésion ce n’est pas l’argile mais l’adjuvant alors que dans la brique de terre crue c’est justement l’argile. Une telle brique n’étant plus réversible, aucun autre usage ne sera possible du moment qu’argile et ciment sont intimement mélangés.

Si tous les petits éléments de maçonnerie contenant jusqu’à 10 % de ciment peuvent être dénommés « briques de terre crue », la terre, qui ne dispose actuellement que d’une part de marché infinitésimale, n’a aucune raison de voir son utilisation prendre de l’importance. Seuls les agglomérés creux de béton vont prendre des parts de marché, en entrant dans la catégorie statistique des briques de terre, et en remplacement…… des agglomérés creux de béton. On aura seulement changé le nom de ces produits, sans avancer d’un nanomètre dans la direction de la diminution de l’impact environnemental du bâtiment. Tous les retours d’expérience appuyés sur les compilations annuelles des divers types de production de petits éléments ne permettront certainement pas de mesurer l’avancée du bâtiment ni des pratiques constructives dans le sens du frein au changement climatique. En effet, tout y sera mélangé, le fort impactant comme le très faible impactant. Ces confusions qui vont troubler à la fois les acheteurs particuliers ou les professionnels de «briques de terre» et les statistiques nationales sur la stratégie bas carbone, peuvent facilement être éclaircies. Il suffit de nommer «briques de terre crue», les briques dont la cohésion est seulement assurée par l’argile contenue dans la terre crue, et, «briques de ciment et de terre crue» les briques dont la cohésion est principalement assurée par du ciment ou toute autre sorte de liant à prise non réversible. Pour cela, il est nécessaire de différencier les essais entre : ceux pour les briques ne contenant que la terre seule, et d’autres sur les briques contenant un mélange final d’ingrédients comprenant tous les ajouts de liants.

Questionnement sur les FDES

Les Fiches de Déclaration Environnementales et Sanitaires mettent à disposition de très nombreuses données. Si l’on souhaite que les professionnels du bâtiment réduisent les consommations d’énergie, les émissions de CO² ou les pollutions, les indicateurs stratégiques sont insuffisamment saillants. Quelques indicateurs rapportés non pas à l’unité fonctionnelle, mais à la masse de matière, seraient plus adaptés. Ces indicateurs permettraient également de comprendre les process de fabrication et de vérifier la sincérité des déclarants. En comparant les données des FDES de terre crue et de béton, rapportées à la masse, il est possible d’en déduire des conclusions.
Lien vers article sur la quantité d’énergie incorporée et d’émissions de CO² par kg de matière

Calcul temporaire du carbone